mercredi 7 décembre 2011

Le sénat approuve la détention à durée indéfinie et la torture des Américains


La législation terrifiante qui permet aux citoyens américains d’être arrêtés, détenus indéfiniment, interrogés et torturés sans avoir été au préalable inculpés de quoi que ce soit, sans procès, est passée au sénat américain Jeudi avec un soutien très majoritaire de 93% des législateurs.

Seulement sept membres du sénat américain ont voté contre la loi National Defense Authorization Act (NDAA) ce Jeudi, malgré les avertissements de l’ACLU (Ndt : Association américaine des droits civiques) et de citoyens concernés à travers le pays, stipulant que les effets de cette législation seraient détrimentaux aux droits civiques et aux libertés de chacun aux Etats-Unis. Sous cette loi, les citoyens américains peuvent être retenus par l’armée américaine pour des accusations en rapport avec le terrorisme et détenus indéfiniment sans procès.

De plus, un autre amendement de ce texte de la législation (NdT : amendement 1031) approuve de nouveau la technique de torture dite de “waterboarding” (Ndt : simulation de noyade) ainsi que “d’autres techniques avancées d’interrogation” qui sont en ce moment hors-la-loi.

“La loi est une menace historique pour les citoyens américains” a dit Christopher Anders de l’ACLU à Associated Press.

Pour les plus grands supporteurs de cette loi, quoi qu’il en soit, l’histoire nécessite que les Américains sacrifient leur liberté pour leur sécurité.

Le sénateur Lindsey Graham, un des soutiens de la législation, dit que les lois actuelles protégeant les Américains sont par trop laxistes. Au lieu de cela, dit ce sénateur, quiconque est soupçonné de terrorisme (NdT : notons qu’il dit juste “soupçonné”) “ne devrait pas avoir leurs droits Miranda lus [1]. Il ne devrait pas avoir un avocat.”

Graham ajoute que les suspects de terrorisme “devraient être détenus humainement par l’armée et interrogés sur le pourquoi ils ont rejoint Al Qaïda et qu’est-ce qu’ils voulaient nous faire”(...). Le supplice de la baignoire, le déni de sommeil et d’autres méthodes mises hors-la-loi dans la loi Anti-torture Act de 2005, seront ajoutés à une liste top-secrète de techniques approuvées d’interrogatoires qui pourront être utilisées contre les suspects, Américains ou autres.

Le sénateur républicain Kelly Ayotte a dit la semaine dernière que “les terroristes ne devraient pas être capables de voir toutes nos pratiques d’interrogatoires en ligne”, et le sénateur Joe Liberman a ajouté durant le débat cette semaine : “Quand un membre d’Al Qaïda ou un autre groupe terroriste associé… Je veux qu’il soit terrifié de ce qu’il va lui arriver entre les mains américaines… Je ne veux pas qu’il sache ce qu’il va se passer”, a ajouté le sénateur et ancien candidat à la présidentielle américaine.

Non seulement ne sauront-ils rien leur cruel futur, mais ils ne sauront pas non plus leur propres droits, pour la simple raison qu’ils n’en auront aucun. “Nous avons besoin que les autorités maintiennent ces individus aux mains de l’armée de cette façon nous n’avons pas à leur lire leurs droits Miranda” ajoute Kelly.

Tandis que les législateurs ont rassemblé un soutien massif pour faire approuver la législation contre les terroristes, ceci peut aussi être appliqué contre n’importe qui. Incluant des citoyens américains qui seraient seulement suspectés de liens avec des terroristes.

Le président Obama avait promis dans le passé qu’il imposerait un veto à une telle législation si elle venait à passer le congrès et un officiel de la Maison blanche a dit à AP Jeudi que cette menace tient toujours.

Mais alors qu’Obama doit faire face à l’approche des élections à un pays au bord de l’effondrement économique total, un changement d’attitude n’est pas impossible...
Surtout que cette législation du NDAA pour l’année fiscale 2012 vient avec un prix de près de 30 milliards de dollars inférieur à ce qu’Obama avait demandé.


D’après une traduction de Résistance 71 le 03/12/2011

[1] Les droits Miranda (Miranda rights) sont des notions de la procédure pénale aux États-Unis. 
Ces droits se manifestent par la prononciation d’un avertissement lors de l’arrestation d’un individu, lui signifiant notamment son droit à garder le silence et le droit de bénéficier d’un avocat.

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