IRIB- Après 40 ans, la plupart des hommes voient leurs cheveux se raréfier. Mais la calvitie androgénétique peut débuter bien avant: elle concerne, environ, 15 % des hommes, à l'âge de 20 ans, 30 %, à 30 ans, et un sur deux, à 50 ans. Pour lutter contre cette calvitie, les moyens ne sont pas légions. Seuls deux médicaments sont, pour le moment, efficaces: le finastéride et le minoxidil.
Une nouvelle classe de médicaments pourrait bientôt voir le jour: celle des analogues des prostaglandines, selon une étude publiée en ligne le 26 octobre sur le site de la fédération américaine de biologie. L'équipe du Dr Valérie Randall, de l'université de Bradford au Royaume-Uni, a ainsi testé l'efficacité du bimatoprost, sur la pousse des poils en menant trois séries d'expériences: deux sur des lignées de cellules humaines et une chez la souris. Sur les lignées cellulaires de follicules pileux en culture ou prélevées directement sur du cuir chevelu humain, les scientifiques constatent que le bimatoprost entraîne la repousse des cheveux. Lorsque le produit est appliqué directement sur la peau de souris rasées, les poils apparaissent...
Cils «plus épais et plus longs»
Pour les spécialistes, ces résultats sont parfaitement conformes aux effets attendus avec ces molécules utilisées à l'origine sous forme de collyre pour traiter les glaucomes. «Lors de l'administration de ces analogues de prostaglandines en collyre, les médecins ont constaté que les cils devenaient plus longs, plus épais et plus pigmentés», explique le Dr Pascal Reygagne, dermatologue directeur du centre Sabouraud, spécialiste du cheveu à l'hôpital Saint-Louis (Paris). Depuis, le bimatoprost est commercialisé aux États-Unis pour traiter l'hypotrichose des cils, qui se traduit par une rareté ou un manque de cils.
Une autre molécule de la même famille, le lanatoprost a récemment démontré son efficacité chez l'homme. Seize hommes avec une calvitie légère à modérée ont participé à l'étude: sur deux zones de leur cuir chevelu était appliqué soit du lanatoprost, soit du placebo. Après 24 semaines, les chercheurs ont observé une densité accrue de cheveux sur le site traité par latanoprost par rapport aux valeurs initiales et par rapport aux zones traitées par placebo. «Mais attention cette expérience concernait des alopécies légères ou modérées», mettent en garde les chercheurs.
Agir le plus rapidement possible
Comme avec tous les médicaments actuellement disponibles, mieux vaut agir le plus rapidement possible. La calvitie dépend de certaines hormones mâles, les androgènes et plus particulièrement de la testostérone. Cette hormone une fois transformée en dihydrotestostérone (DHT) par une enzyme, la 5 alpha réductase, accélère le processus de fabrication des cheveux qui vont se renouveler de plus en plus vite. Le follicule s'épuise, les cheveux deviennent de plus en plus fins puis le follicule meurt.
Une fois le follicule pileux mort, la seule solution envisageable est la microgreffe de cheveux. Une opération longue et coûteuse. C'est pourquoi il vaut mieux agir avant. Mais dans ce cas, les traitements sont à prendre en continu car leur effet ne dure pas. «Or, ces analogues de la prostaglandine qui sont utilisés à très faible dose dans les collyres, coûtent très cher et doivent être utilisés en concentration et quantité bien plus importantes pour faire repousser les cheveux», souligne le Dr Pierre Bouhanna, dermatologue attaché à l'hôpital Saint-Louis (Paris).
Si la piste des prostaglandines apparaît intéressante dans la prise en charge de la calvitie, d'autres voies sont également à l'étude, comme celle des facteurs de croissance. Mais encore une fois, ces traitements ne sont envisageables qu'à une seule condition: que le cheveu n'ait pas complètement disparu.
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