vendredi 6 janvier 2012
Complot contre Poutine
Une étape cruciale de la stratégie américaine
Il faut faire sauter le verrou russe. C’est devenu l’obsession de Washington. La Russie et son retour en puissance constituent, désormais, l’obstacle principal à la réussite de la stratégie américaine de contrôle du monde, par ses ressources énergétiques. Car les Américains, tout en étant conscients de leur affaiblissement, restent, cependant, toujours persuadés qu’ils ont une mission messianique de domination du monde. Pour son bien.
Mais, l’échec, au regard des objectifs visés, des interventions militaires en Irak, puis en Afghanistan, a engendré une nouvelle stratégie plus subtile et plus efficace. Il s'agit d’une subversion des régimes considérés comme hostiles. Cela ne concerne évidemment que les régimes autoritaires, et non totalitaires comme nous l’avons déjà analysé à l'occasion de la succession coréenne.
Ce sera les « l’insurrection démocratique », comme en Libye ou en Syrie. Il s'agit là de mouvements ethniques ou religieux, mettant en cause le pouvoir établi et demandant la démocratie pour établir leur propre domination. Les rebellions se transforment, rapidement, en guerres civiles que l’on appuie militairement, directement comme en Libye, indirectement comme en Syrie.
En Russie est appliquée la « déstabilisation électorale », celle qui suit un vote. Le scrutin est, dès le lendemain, qualifié, par les Américains et leurs alliés internationaux ou de l’intérieur, comme « contesté et controversé ». On finance alors des opposants qui tentent de tenir la rue devant des médias acquis. Cela a déjà été réalisé en Ukraine. Cela a été tenté en Iran. C'est à l’œuvre actuellement en Russie. Ce qui étonne, chaque fois, c’est la naïveté des régimes visés par ces procédés connus et leur incapacité à empêcher leur déclenchement.
L’indispensable domination énergétique du monde pour ralentir un déclin inévitable passe par la déstabilisation de la Russie de Poutine et la mise au pouvoir, à Moscou, d’un régime normalisé. En effet, des pays arabo-musulmans à l’Asie centrale, quel est le véritable obstacle à l'impérialisme libéral et énergétique américain ? La Russie puissance. Une Russie assimilée à un homme : Poutine. Il faut donc faire sauter Poutine.
Une preuve, parmi d'autres, de l'instrumentalisation préméditée ? Une photo qui a fait le tour du monde. Un visage représente les "manifestants de la liberté" : celui d’une vielle femme ridée, une ex-communiste forcément, nostalgique de Staline et des goulags. Un drôle de visage, tout de même, pour le combat démocratique.
Elle brandit une photo de Poutine, un cliché numérisé du dirigeant vieilli, blanchi et ridé. Or la vielle n’a sans doute jamais vu un ordinateur. Et si elle en a vu un, elle est bien incapable de s’en servir. L’image numérique a donc été préparée par des officines technologiques. Cette seule photo prouve la manipulation des contestataires et confirme les accusations du Kremlin sur la main des Américains dans les manifs anti-Poutine.
Comme Washington préfère les Islamistes à Moubarak, ils semblent prêts à ramener les Soviétiques pour en finir avec Poutine. Une politique à courte vue pour les intérêts immédiats des USA, qui s’est payée au prix fort en Afghanistan, où l'Islamisme a été joué contre le soviétisme. Décidément, les dirigeants américains ne tirent leçon de rien. Parfois, les ennemis de mes ennemis peuvent être mes pires ennemis aussi.
La stratégie de la déstabilisation par le vote, possible dans les régimes autoritaires, est efficace. Mais elle peut échouer, comme en Iran. Si elle échoue en Russie, on peut faire confiance à Poutine pour en tirer les leçons et tenter, par tous les moyens, de se venger de ceux qui, de toute évidence, veulent sa peau, au moins politique.
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http://metamag.fr/metamag-554-Complot-contre-Poutine-Une-etape-cruciale-de-la-strategie-americaine.html
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