lundi 2 avril 2012

L’ovale auroral de Saturne



Des astrophysiciens commencent à reconnaître le rôle que joue l'électricité dans l'espace.

La mission Cassini-Huygens (appelée désormais Cassini-Equinox) fut lancée le 15 octobre 1997 depuis Cap Canaveral. Sa mission consiste principalement à explorer le système saturnien, notamment l'atmosphère de Saturne, ses anneaux, sa magnétosphère et un certain nombre de ses lunes.

L’observation de la lune Encelade a révélé des panaches ionisés, « excités » par l'électromagnétisme. Puisque Encelade tourne en orbite à l’intérieur de la « bulle magnétique » de Saturne, c’est-à-dire, dans sa magnétosphère (plasmasphère), cette minuscule lune se comporte comme un générateur électrique. Se déplaçant dans le champ magnétique de Saturne, son enveloppe de plasma conducteur induit des courants électriques.

Une « empreinte » ultraviolette d'Encelade a été détectée par Cassini dans l’ovale auroral de Saturne, lors de son survol du 11 août 2008. Des ions se propageant depuis l'hémisphère Nord de Saturne, en rapport avec des émissions variables dans le temps partant d’« ouvertures » au Pôle Sud d'Encelade.

La plasmasphère de Saturne est un environnement électrique qui engendre toutes sortes de décharges plasmatiques, depuis le mode sombre jusqu’à de gigantesques coups de foudre qui lancent des éclairs à travers le plan des anneaux. Au moment où Cassini s’est approchée suffisamment de la planète géante, les spécialistes de la mission ont été sidérés de découvrir des éclairs d'une puissance immense, jusqu'à un million de fois plus forts que tout ce qui est imaginable sur Terre.

Les planètes et les lunes ne sont pas inertes électriquement car, comme des électrodes dans un tube à vide d’autrefois, elles sont intégrées dans le circuit du Soleil. À l'intérieur du Système solaire et dans la plasmasphère entourant les planètes, les « câbles électriques » se présentent sous la forme de filaments de « courants de Birkeland ». Des scientifiques de la NASA ont noté que le champ magnétique de Saturne se courbe autour d'Encelade, « à cause des courants électriques créés par l'interaction des particules atmosphériques sur la magnétosphère de Saturne. » L’aplatissement de la plasmasphère de Saturne du côté ensoleillé est dû précisément au lien électrique entre la géante gazeuse et le Soleil, car elle est sous la pression du vent solaire.

Dernièrement, un communiqué de presse de la mission Cassini a annoncé que l'aurore polaire de Saturne concordait avec l'activité électrique : « ...nous pouvons voir les mouvements simultanés des réseaux de courants électriques reliant la magnétosphère à l'atmosphère, produire l'aurore. »

Il convient de répéter que ces remarques concernant un monde lointain ont été prédites il y a déjà bien longtemps : « Les connaissances acquises depuis 1896 dans le domaine de la radioactivité ont favorisé l’opinion que j’ai exprimée cette année, à savoir, que les perturbations magnétiques sur Terre, et les aurores boréales, sont dues à des émissions corpusculaires du Soleil. » Kristian Birkeland, « The Norwegian Aurora Polaris Expedition 1902-1903, 1er volume, 1ère partie ».

Les expériences avec la terrella de Birkeland ont également créé des versions miniatures de ce que voit Cassini sur Saturne.

Thunderbolts, Stephen Smith, 30 mars, 2012

Traduction copyleft de Pétrus Lombard

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