mardi 21 février 2012

Les maux de la terre gagnent les océans: danger pour l'homme


IRIB- En examinant les mammifères marins morts, déposés, par la mer, sur les rives du Canada, le biologiste Andrew Trites a découvert, avec désarroi, qu'ils étaient victimes de maladies, frappant, habituellement, les animaux élevés par l'homme. Partout dans le monde, phoques, otaries et d'autres animaux marins sont de plus en plus contaminés par des parasites et d'autres maux propres aux chèvres, vaches, chats et chiens, avertissent des experts qui viennent de participer à une conférence scientifique à Vancouver, dans l'Ouest du Canada.

Ces maladies menacent, aussi, de plus en plus, les hommes, pour qui la mer est un lieu de vacances, un lieu de travail, ou encore une source de nourriture, ont dit des chercheurs aux journalistes couvrant la rencontre annuelle de l'Association américaine pour l'avancement de la science (AAAS). Le symposium "Surnager dans les mers malades" n'était qu'une des nombreuses sessions offrant une image sombre des océans, de plus en plus acides, de plus en plus chauds, dans certaines régions, ou, encore, envahis par les glaces fondantes ou touchés par d'autres effets du changement climatique. "L'écosystème des océans subit des changements dramatiques", a dit Jason Hall-Spencer, de l'Université de Plymouth, en Grande-Bretagne, citant ses recherches, en Italie, en Basse-Californie et en Papouasie-Nouvelle Guinée, qui aboutissent au même constat: avec la hausse du taux de dioxyde de carbone, on voit une chute de 30% des microbes, plantes et animaux dans les océans. Gretchen Hofmann, de l'Université de Californie, à Santa Barbara, a indiqué que l'acidité croissante des océans, causée par le CO2 venant des carburants fossiles, tue le naissain --les larves d'huîtres et de moules, notamment-- dans le monde entier. "Sur les côtes pacifiques du Nord-Ouest du Canada et des Etats-Unis, la destruction des élevages de mollusques menace une industrie dont le chiffre d'affaires atteint 200 millions de dollars", a souligné Mme Hofmann. Dans un autre domaine, Lisa Levin, de l'institut d'océanographie "Scripps de La Jolla", en Californie, met en garde contre les menaces que le réchauffement de l'eau de mer, et, par conséquent, la diminution de sa teneur en oxygène, font peser sur les organismes vivant dans les profondeurs, depuis des millénaires. "Nous n'avons vu que moins de 5% de ces habitants des grands fonds et si nous les éliminons, nous ne les verrons jamais", a dit Mme Levin, convaincue que certains d'entre eux pourraient être très utiles à l'homme. M. Trites, Directeur de l'unité de recherche sur les mammifères marins, au Centre de la pêche à l'Université de la Colombie-Britannique, compare les animaux morts échoués sur les côtes à des canaris de mines de charbon (qui avertissait par leur mort de la présence de gaz). Aujourd'hui, parasites, champignons, virus et bactéries passent, plus facilement, de la terre à la mer, à cause de l'action de l'homme, qui bétonne ou assèche des zones marécageuses ayant joué le rôle de filtre naturel et pratique une agriculture intensive. "Ainsi, le parasite cellulaire "toxoplasma gondii", qui provoque des avortements chez les vaches, menace, aussi, les animaux marins, déjà, touchés par la pollution causée par l'homme", a dit Andrew Trites. "L'évolution des maladies touchant la faune marine pourrait avoir un impact encore non reconnu chez l'homme", a mis en garde Melissa Miller, vétérinaire californienne. Nous vivons dans les mêmes zones et mangeons souvent les mêmes aliments. Les chercheurs ont appelé à une surveillance accrue des risques qu'entraîne pour la santé humaine une plus grande présence de parasites et pathogènes, d'origine terrestre, chez les mammifères marins.

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