mercredi 4 janvier 2012

Un marché bien particulier


Le marché des objets, ayant trait, de près ou de loin, à des crimes, est en pleine expansion aux Etats-Unis. Une demi-douzaine de sites internet se partage le secteur pour vendre ce que l'on surnomme des "murderabilia": de la pièce de procédure, aux photos signées, de la pipe utilisée par le prisonnier à son rapport d'autopsie. Sur supernaught.com, on peut, par exemple, acheter, pour 3.700 dollars, la calculette, dont s’est servi l'étudiant Cho Seung-hui, pour se procurer des armes et des munitions, avant de tuer 32 personnes sur le campus de l'université Virginia Tech, en 2007. Une radiographie de la moelle épinière de Charles Manson, obtenue auprès d'un employé de la prison où est enfermé à vie l'un des plus célèbres criminels au monde, est également vendu 8.500 dollars. Le site d'enchères murderauction.com, est, quant à lui, un condensé de l'histoire criminelle américaine, avec une lettre du mafieux Al Capone (mise à prix 8.000 dollars), des photos de bandits du Far West (10 dollars) ou des sachets de terre ayant enseveli des victimes. Le "marché est en pleine expansion", assure Eric Gein, qui a vendu plus de 500 pièces en trois ans. "Tout le monde est un peu morbide. Depuis toujours, des gens ont voulu posséder des objets liés à des meurtres", dit-il, citant les soldats romains qui ont pris des fragments de la croix du Christ ou les collectionneurs d'insignes nazis. Pour les familles des victimes, ce commerce est nauséeux. "Quel est le malade qui veut gagner de l'argent en vendant les photos du cadavre de mon petit?", s'est exclamée Pam Hobbs, après la mise en vente des clichés des corps de trois petits garçons de huit ans assassinés, dont son fils. Huit Etats seulement, sur les 50 américains, interdisent ce type de vente.

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