Comment faire pour trouver l'âme sœur et être sûr de procréer lorsqu'on nage en eaux profondes ? Un calamar du Pacifique a trouvé la solution pour multiplier ses chances: féconder tout ce qui bouge, mâle ou femelle, en espérant que ce ne sera pas un coup dans l'eau. La vie sexuelle de l'Octopoteuthis deletron, qui évolue entre 400 et 800 mètres de profondeur, n'a pourtant rien de très réjouissante. Une fois atteinte sa maturité sexuelle, le calamar ne connaît qu'une brève période de reproduction puis meurt rapidement, qu'il ait ou non réussi à transmettre son matériel génétique à une femelle. Le pauvre céphalopode ne peut même pas espérer connaître un instant de plaisir puisqu'il ne copule pas réellement: il se contente de déposer des "spermatophores", petits paquets contenant sa semence, sur le corps de sa partenaire à l'aide d'un appendice allongé qui ne ressemble que vaguement à un pénis. Les petits sacs libèrent alors la semence qui s'implante dans les tissus de la femelle, et voilà sa descendance assurée. Reste encore à trouver la partenaire adéquate, ce qui n'est pas chose aisée dans les eaux sombres du Pacifique oriental, d'autant plus que mâles et femelles de cette espèce vivent isolés les uns des autres et ne présentent que très peu de caractéristiques physiques leur permettant de se différencier. Dans le doute, et pour optimiser ses chances de procréer, le mâle féconde systématiquement un membre de la même espèce passant à sa portée, qu'il s'agisse d'une femelle ou d'un mâle comme lui, indique une étude publiée aujourd’hui par la revue Biology Letters de la Royal Society britannique…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire