Le village de « Gonié-Taouaké », dans la sous-préfecture de Bangolo, a été le théâtre d’un drame le week-end dernier. Un homme, accusé de sorcellerie, a été mortellement passé à tabac par des jeunes gens excités et en colère. Mais comment des faits, d’une telle gravité, sont-ils arrivés ? En effet, selon des renseignements recueillis, le vendredi 2 juillet dernier, Mlle Guéi Néamin Germaine, plus connue sous le pseudonyme de « Maman Germaine », la trentaine environ, connaît un accouchement des plus difficiles. D’ailleurs, elle mourra à la suite d’une forte hémorragie. Cette mort tragique et subite n’est pas du tout du goût de jeunes villageois. Ils y voient la main obscure d’un ou de plusieurs sorciers. Aux environs de 22h, ces jeunes gens là tiennent un « conseil de guerre » avec un seul point à l’ordre du jour : retrouver les présumés sorciers et les châtier. Complètement déchaînés, ils investissent les ruelles du village et mettent la main sur cinq individus qu’ils suspectent. Ces derniers nient tout en bloc. Mais c’est mal connaître ces jeunes gens. Ils enferment les présumés coupables de la mort de « Maman Germaine » dans une maison. Et là, ils leur font subir toutes sortes de supplices. Brûlure de la peau, piment dans les yeux et dans les plaies, barbes arrachées de force à la main pour certains, etc...Le calvaire des présumés sorciers dure de 22h à 8 h du matin le samedi. Bien que très mal en point, les présumés coupables sont contraints d’enterrer la défunte après avoir creusé la tombe. La nuit, ils sont enfin libérés et sommés de rejoindre leurs domiciles. Mais le cas de l’un d’eux est beaucoup plus critique. Il s’agit de Diahé Gboho Bernard dit « Djibril », planteur âgé d’une soixantaine d’années. Il vomit et urine du sang. Il est en proie à d’atroces souffrances. Et la même nuit, il rend l’âme alors qu’on espérait qu’il tienne encore jusqu’au matin du dimanche, pour qu’il soit conduit dans un hôpital. Les éléments de la brigade de gendarmerie de Bangolo, saisis, se rendent sur les lieux pour un constat d’usage. Une enquête est immédiatement ouverte, qui conduit à l’arrestation de Zonsédoué Ernest, Bah Alexis et Zon Philippe. Tous trois sont mis en cause dans la mortelle bastonnade. Notons pour terminer, que le défunt laisse derrière lui, dix enfants et une veuve inconsolables.
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