lundi 15 octobre 2012

L'eau découverte sur la Lune serait, en partie, issue du Soleil





IRIB- Selon une étude, publiée, dimanche, une partie de l'eau retrouvée sur la Lune proviendrait, en fait, du Soleil. Plus précisément, ce serait des vents solaires qui auraient apporté des molécules d'hydrogène, ensuite, transformées en molécules d'eau ou en molécules proches.

La Lune révèle un autre de ses mystères ! Au cours des années 1990, les chercheurs ont découvert qu'il n'était pas impossible que notre satellite abrite de l'eau, contrairement à ce qu'ils pensaient jusqu'ici au vu des conditions lunaires. Les années suivantes, plusieurs engins ont alors été envoyés vers la Lune pour confirmer ou non cette présence. Mais c'est en 2009 que la NASA a assuré le phénomène en annonçant que l'une de ses sondes avait découvert d'importantes quantités d'eau à la surface. Néanmoins, l'origine de cette eau restait jusqu'ici relativement floue.

Généralement, les scientifiques considèrent que l'eau a été apportée dans notre système solaire, y compris sur la Terre, par des astéroïdes ou des comètes provenant de beaucoup plus loin. Mais il semblerait que ce ne soit pas la seule source pour la Lune, selon une étude parue dimanche dans Nature Geoscience. Menée par des chercheurs de l'Université américaine du Tennessee à Knoxville, celle-ci explique qu'une grande partie de l'eau lunaire proviendrait en fait du Soleil. En effet, le Soleil émet un flot continu de particules appelé "vent solaire" qui lui fait perdre environ un million de tonnes par seconde, un rétrécissement infime à son échelle.

Ces particules sont en grande majorité des ions d'hydrogène mais aussi de l'hélium et des traces d'oxygène. Or, si celles-ci ne peuvent atteindre la surface de la Terre, protégée par son épaisse atmosphère et son champ magnétique, la Lune elle, n'en est pas du tout préservée. Dépourvue de barrières protectrices, elle est en permanence bombardée par le vent solaire, qui "implante" ses particules dans la poussière recouvrant le sol lunaire. C'est ainsi de cette manière que d'importantes quantités de molécules d'hydrogène (H) auraient atterri sur la Lune pour finir par se transformer en molécule d'eau (H2O) ou une molécule proche, l'hydroxyle (HO), selon un mécanisme qui reste méconnu.

De l'hydrogène solaire aussi sur d'autres corps ?

Pour arriver à cette conclusion, Yang Liu et ses collègues ont analysé des échantillons de "verres lunaires" provenant des missions américaines Apollo. Ils étaient alors notamment motivés par les récentes découvertes de la NASA d'importantes quantités d'eau gelée près du pôle sud de la Lune. Ils ont ainsi constaté qu'une grande partie de ces échantillons contiennent bien de l'hydroxyle et de l'eau dont les atomes d'hydrogène sont de même nature que ceux du Soleil. "Ces observations sont cohérentes avec des sols lunaires enrichis en hydrogène implanté par le vent solaire", confirme Marc Chaussidon, spécialiste en géochimie (CNRS/Université de Lorraine), dans un commentaire séparé publié par Nature.

Toutefois, les mesures effectuées par l'équipe de Yang Liu indiquent aussi au moins deux autres sources d'hydrogène : l'une similaire à l'eau contenue dans la plupart des comètes et l'autre liée à des réactions nucléaires produites par des particules. Aussi, le "débat reste ouvert sur l'origine et la répartition de cette eau, ainsi que sur sa date de livraison sur la Lune", précise M. Chaussidon. Néanmoins, pour les auteurs de l'étude, cela suggère aussi que d'autres corps de notre système solaire, dépourvus d'atmosphère et directement exposés au vent solaire comme la Lune, pourraient également abriter des traces d'hydroxyle.

Parmi les corps candidats, figurent ainsi notamment la planète Mercure, la plus proche du Soleil, et l'astéroïde Vesta, qui tourne autour de notre astre.

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