samedi 14 juillet 2012

Les ancêtres des Amérindiens, au prisme de la génétique


IRIB- Ceux qui peuplaient le Nouveau Monde, quand l'Occident l'a découvert, ceux que l'on appelle, aujourd'hui, les natives, ou indigènes, du continent Nord et Sud américain, seraient les descendants de trois vagues humaines successives venues de Sibérie, selon une étude génétique internationale, publiée, dans la revue "Nature" du 12 juillet.

L'hypothèse dominante pour expliquer le peuplement du continent américain est en effet l'arrivée de populations venues par le détroit de Béring à une période où un pont continental permettait de passer à pied sec de l'Asie à l'Amérique (le dernier 'pont' se situant entre -30.000 et -15.000 ans). La nouvelle étude menée sur 52 populations amérindiennes et 17 groupes sibériens, comparant plus de 360.000 marqueurs génétiques, confirme ce scénario. Allant plus loin, Andrés Ruiz-Linares (University College London, GB) et ses collègues concluent que les arrivants sont venus en trois groupes. Un modèle proposé, dans les années 80, mais sujet à controverse.

Deux vagues de plus, au Nord du continent La première vague de migration, il y a environ 15.000 ans, a laissé sa signature génétique dans la très grande majorité des populations amérindiennes, du Nord du Canada au Sud de l'Argentine, des Algonquins du Québec, aux Mayas du Guatemala, jusqu'aux Yaghans de Terre de Feu, expliquent les chercheurs dans leur article. «Deux autres vagues de migration ont contribué au peuplement du nord de l'Amérique», précise Stéphane Mazières, du Laboratoire Anthropologie bio-culturelle (CNRS/Aix Marseille Université/EFS), qui a participé à cette étude. Elles ont contribué au peuplement de l'Alaska et du Canada (peuples Eskimo-Aléoutes et Chipewyans). « Les données génétiques révèlent aussi qu'il y a eu un cas de remontée de certaines populations de la Colombie vers l'Amérique centrale, ce qui explique le patrimoine génétique particulier des Chibchan du Panama » ajoute Stéphane Mazières. Au nord du continent, les deux dernières vagues se sont mélangées avec la première, souvent appelée celle des «First Americans». Cependant, s'agissait-il vraiment des premiers Américains ?

Que sont devenus les Paléoaméricains?


Là où la génétique ne permet pas de remonter au-delà de 15.000 à 20.000 ans, l'archéologie offre des preuves d'une occupation humaine beaucoup plus ancienne, en particulier au sud. En attestent les outils de Pedra Furada, au Brésil, vieux de 30.000 ans, les empreintes de pas humains dans la cendre volcanique du Cerro Toluquilla, au Mexique, âgées de 38.000 ans, etc.. Une autre hypothèse émerge de ces fouilles : l'installation de Paléoaméricains, qui pourraient être apparentés aux Austro-Mélanésiens, qui auraient été remplacés par les ancêtres des actuels natives (Lire "Au berceau d'Homo americanus", dans le magazine "Sciences et Avenir", avril 2007).

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